Wirikuta: semblance en « tonal » et en « nagual » d’un jardin cosmogonique.

Daniel Alberto Restrepo Hernández

« La question de ce qui fait communauté,

entre humains et esprits. »

Marco Motta.  Que vois-tu là?

Notes sur la perception des aspects.

Ellipses d’une constellation

Il était 10 heures du soir et Lalo, l’homme mystérieux auquel je rendais visite et « gardien du peyotl », ne répondait toujours pas au téléphone. La gare d’autobus municipale était déserte et la nuit à Matehuala s’annonçait froide, austère, mais surtout incertaine, considérant une lancinante et longue journée de camiones (autobus) tout au long de plusieurs centaines de kilomètres à travers quatre états du Mexique. Lalo ne s’était même pas rendu à la gare pour m’accueillir, comme j’avais voulu prévoir d’avance. Pourtant, il savait que j’allais arriver ce soir-même. Un frisson d’adrénaline froissa mon échine. Ces parages en proximité du «désert magique» du peyotl (Lophophora williamsii) m’accueillaient avec ce qu’une absence pouvait avoir de brutal et d’inattendu pour mon nomadisme aux repères incertaines. À quelques rues de là, je trouvai le refuge providentiel d’un hôtel de camionneurs qui empruntait à ces entourages et à la nuit son aspect poussiéreux, délabré, spectral.

Ce voyage s’inscrivait dans l’esquisse provisoire d’une constellation minimale de personnes: deux nouveaux contacts de WhatsApp, dont le « gardien du peyotl » et la femme intermédiaire (tout aussi inconnue) qui créa la boucle entre nous. Au préalable: une cérémonie de híkuri (peyotl) avec un mara’akame Wixárica dans une communauté rurale de cueilleurs de fleurs à Nextipac, Jalisco, ainsi qu’une autre boucle qui se déploya à partir de cet évènement-là avec une curandera (guérisseuse) traditionnelle de la région, qui me suggéra de m’isoler dans le désert du peyotl avec un guide spirituel. Elle me donna le contact d’une femme intermédiaire et me dit que celle-ci connaissait quelqu’un de très particulier qui allait m’apprendre davantage sur les contextes reliés à la cactacée médicinale. Sur le ton illusoire de ces promesses en boucles et leur virtualité potentielle suspendue dans l’indétermination, je m’endormis dans ma chambre d’hôtel à Matehuala.

Real de Catorce. Daniel A. Restrepo H.

Le lendemain, en attente d’une réponse de mon hôte, je visitai les montagnes et l’ancien village minier de Real de Catorce qui s’y trouve perché. Depuis plusieurs années déclaré « village magique », des multitudes de touristes s’y rendent à chaque année, friands des desiderata hétérogènes, symboliques et imaginaires qu’offre cette contrée empreinte de « magie ». Parmi les attraits potentiels figure la quête et la consommation (illégale pour les non autochtones) de boutons de híkuri et des ivresses visionnaires provoquées par l’ingestion de cette plante du désert (Genet Guzmán 2017; Basset 2011 et 2018). Un autre type de déplacement humain, celui-ci de nature ancestrale et rituelle, se rend une fois par année, d’octobre à mai (Basset 2013), sur les escarpements et les plaines en proximité de Real de Catorce: il s’agit du pèlerinage des Wixaritari qui font près de 500 kilomètres depuis l’ouest pour renouveler l’équilibre des cycles cosmiques, ramener la pluie et faire la chasse au Cerf stellaire (Kindl 2019; Schaefer 2002; Myerhoff 1974), témoin cosmique de la création du monde qui a eu lieu dans ces endroits et l’une des figurations du peyotl (Kindl 2019). Ces domaines cosmogoniques du devenir-cerf du peyotl ont le nom de « Wirikuta » et ajoutent une couche de réverbération cosmique et de complexité à ce territoire. Sur ce fond complexe de récits cosmogoniques, territorialités sacrées et flux nomades et touristiques, et dérangé et incorporé dans une multitude mêlant touristes, vendeurs de tortillas et marchands de géodes, pyrites et souvenirs, j’ai reçu  soudain l’appel du « gardien du peyotl ».

Boucle vers Wirikuta

Eduardo Guzmán Chávez, surnommé « Lalo », ouvrit la porte de sa demeure familiale à Matehuala. Un autel surchargé de tissus et des figures artisanales huichol, renvoyant à l’imagerie du Cerf et du híkuri, décorait l’entrée de la maison. Il me fit m’asseoir et m’offrit de l’eau à l’hibiscus. 

L’entretien tourna autour de la question de Wirikuta, pivot crucial pour l’équilibre des mondes. Cette entité plus-que-territoriale regroupe la Sierra de Catorce et les plaines contigües donnant vers l’ouest des contreforts de la Sierra. Il s’agit de l’un des cinq endroits sacrés de la cosmogenèse des Wixaritari (Kindl 2019). Pour ce peuple semi-nomade, Wirikuta constitue l’autel cosmique sur lequel le soleil a pris naissance et le fait de le défendre de la déprédation extractiviste est, d’après Lalo, incontournable pour la continuité de la vie sur la planète. Sur ce, mon interlocuteur insista sur le fait que la protection du peyotl (puisqu’il s’agit d’une espèce au status vulnérable d’après les autorités en conservation de la biodiversité) est indissociable de la défense de Wirikuta contre les percées extractivistes des corporations étrangères et les concessions minières que l’État mexicain leur a octroyées. Cependant (et Lalo voulut insister là-dessus), en vue de maintenir cette résistance contre toute lecture déprédatrice et officialisante du territoire (la Sierra de Catorce comme ressource privatisable ou comme un dépôt géologique regorgeant de minéraux précieux comme de l’or et de l’argent à extraire), il faut déplacer du discours et des actions les vieilles catégories étatiques et entreprendre une sorte de résistance à partir de l’auto-affirmation de Wirikuta, c’est-à-dire, tout en partant d’une compréhension de Wirikuta pour ce que c’est selon un registre vernaculaire, au lieu d’en raison d’une interprétation externe, utilitariste et donc « irréelle » à l’égard de la portée et la puissance du lieu.

Dès lors, comment peut-on arriver a saisir ce qu’on peut nommer approximativement « l’esprit du lieu » (Berliner 2010) ? Alors, à l’instar de Lalo et des mara’akate virtuels et latents dans notre conversation, il fallait apprendre à « rêver », c’est-à-dire, à « faire exister le monde », afin d’apercevoir les filatures fines qui entrelacent le híkuri, le Cerf Bleu, Wirikuta et l’anthropologue en devenir qui j’étais dans tout cet enjeu existentiel. Empruntant alors un langage cosmogonique, cette capacité ou « don de voir », le « nierika » en langue huichol (Kindl 2014; 15), évase tous les enclos du langage et de la perception ordinaire. Or, dans ce court texte (cette brève semblance artisanale d’un dédoublement de mo(n)des à Wirikuta) je propose deux approches nécessaires à la compréhension de ce que peut être ce lieu dit sacré, en puissance et pour une écriture qui veut « faire exister » autant que « faire rêver ». J’élabore donc ce texte dans l’entre-deux de deux registres, soit une approche-mo(n)de « tonal » et une approche-mo(n)de « nagual », suivant ces deux concepts chez Deleuze et Guattari et puisés à son tour de l’œuvre de Carlos Castaneda. Étant donné qu’il s’agit de broder ici une brève semblance au lieu d’une ethnographie exhaustive, je me permets de procéder en bricolage cosmogonique (Basset 2012) et textuel de ce(ux) qui se constelle(nt) dans cette immersion partielle dans le rêve-Wirikuta et dans le rêve de ce texte qui fait son incantation. Ceci implique donc un entrecroisement de sources littéraires, cosmogoniques et épistémologiques, teintant le canevas de l’expérience du terrain-Wirikuta et du terrain-texte.

Donc, revenant à notre histoire, Lalo me suggéra d’aller séjourner dans la communauté Las Margaritas au cœur de la plaine de Wirikuta. Sur place, j’aurais l’occasion de « cazar el Venado » ( chasser le cerf ) en solitaire, entendant par cela l’acte de partir en quête de ses traces, soit la manifestation végétale et astrale du cactus. Pour ce faire, il fallait « demander la permission » à Tamatsi Kauyumare, l’esprit-cerf gardien de Wirikuta, avec une offrande particulière. Lalo me proposa alors de passer la nuit chez lui et partir vers le vaste désert le lendemain matin, avec quelques denrées pour y passer quatre jours et nuits.

Vue de Wirikuta et des montagnes sacrées à l’est. Daniel A. Restrepo H.

Le tonal: la « chasse »

« La limite n’est pas en dehors du langage, elle en est le dehors: elle est faite de visions et d’auditions non langagières, mais que seul le langage rend possibles »

Gilles Deleuze. Critique et clinique.

Las Margaritas. Le lendemain. Six heures du soir. La marche sur une route de terre depuis l’est montagneux semble s’étirer dans l’espace et le temps: tout au long de plusieurs kilomètres et durant trois heures et demie. « Le tonal semble avoir une extension disparate: il est l’organisme, et aussi tout ce qui est organisé et organisateur; mais il est encore la signifiance, tout ce qui est signifiant et signifié, tout ce qui est susceptible d’interprétation, d’explication, tout ce qui est mémorisable, sous la forme de quelque chose qui rappelle autre chose » (Deleuze et Guattari 1980; p. 200). La poignée de maisons en adobe est un peu éparse sur une plaine aride et indistincte qui semble s’étendre sur des centaines de kilomètres vers le sud, l’ouest et le nord. J’ai demandé pour doña Dolores à deux enfants qui jouaient avec un tracteur en plastique. « Bref, le tonal est tout (…) il « construit les règles au moyen desquelles il appréhende le monde, donc il crée le monde pour ainsi dire » (ibid.).

Doña Dolores me donna une chambre, tel que convenu avec Lalo par téléphone. Deux repas par jour en échange d’une certaine somme d’argent avaient aussi été convenus. Cet accord allait me permettre d’être en mo(n)de de « chasse » tous les jours dès l’aube jusqu’au soir. La demeure paysanne était décorée avec des figurines en plâtre tricotées représentant des figures catholiques, dont la Vírgen de Guadalupe. Des affiches populaires représentant des scènes bibliques et des psaumes décoraient aussi ma chambre. À las Margaritas, aucun Wixárica n’habitait, puisqu’ils sont toujours en passage, d’après les paysans, qui affichent une certaine indifférence à l’égard de l’existence de Wirikuta et des Huichols. En plus d’élever des poules et de promener sur la steppe quelques vaches (dont leur maintien semble relever du miracle tenant en compte l’aridité du milieu), ces familles paysannes hébergent sporadiquement des touristes en quête de visions. Je pouvais me compter bien sûr parmi cette catégorie. « À partir du moment où nous devenons entièrement tonal, nous commençons à nous voir doubles. Nous avons l’intuition de nos deux aspects, mais nous nous les représentons toujours avec des éléments du tonal » (Castaneda, 1976, p. 123).

Boutons de peyotl sauvage. Daniel A. Restrepo H.

Or, Lalo m’avait donné trois types d’indications précises: d’abord, une carte dessinée sur un bout de papier représentant le site de Las Margaritas avec le Bernalejo et le Tanque Valentín, endroits de cérémonies situés aux alentours; des lignes et des tâches composées de points (manchones) renvoyaient aux parcours recommandés et aux zones à haute densité de híkuri. Ensuite, je notai une liste d’éléments qu’il me proposa pour « demander la permission » au Cerf à la manière d’un « paiement de nourriture », soit des tortillas, du chocolat et du pinole, incluant quelques bougies pour ritualiser l’acte. Enfin, des instructions pour cueillir de manière respectueuse et rituelle la plante sacrée. D’après lui, il ne faut pas toucher les cinq premiers hikuris que l’on rencontre en chemin. Ils correspondent aux cinq directions, aux cinq couleurs du maïs ainsi qu’aux quatre arêtes et au centre du losange composé de cinq endroits sacrés de la cosmogonie wixárica (Myerhoff 1974). « Quant au sixième, ce sera ta médecine. Tu dois couper de manière un peu oblique le bouton externe avec une lame. Il ne faut jamais l’arracher, et tu dois veiller à ce que le pied reste intact pour qu’il puisse bourgeonner à nouveau ».

« Et pourtant le tonal n’est qu’une île » (Deleuze et Guattari, 1980; p. 200) …

Du tonal au nagual: d’où la vie est-manne.

Es una flor del desierto, un cactus solar, la medicina bendita, el venado peyote, jícuri sagrado de las tribus del centro y del norte que aprendieron a cultivar en sus actos el mensaje enteógeno de la venerable lophophora chichimequensii, hermano mayor de los desiertos mexicanos.

Eduardo Guzmán Chávez. Trece por Cuatro. Poemas para recuperar la salud en un dos por tres.

Comme bien me l’avait expliqué Lalo, je devais me présenter, à travers d’un paiement de feu et de nourriture, au Venado (Cerf) et aux ancêtres-dieux qui habitent le lieu sacré, afin d’être reconnu et bien reçu dans leurs domaines.

Il faut comprendre que cette territorialité ancestrale s’étend bien par-delà tout réductionnisme matérialiste ou lecture désertifiante — car c’est bel et bien un terroir au biome composite et vivant sur multiples registres, allant du minéral jusqu’au végétal, en passant par le culturel, l’ancestral et le stellaire. Ceci dit, Wirikuta est tout sauf un désert; il s’agit d’un jardin où pousse la puissance sylvestre d’une cactacée qui, d’après Lalo, aurait encrypté, en elle-même et sous forme d’alcaloïdes, « la mémoire des origines du monde ». Registre vivant qui fait de la steppe le contraire à une ambiance de désolation; de ce fait, les narratifs, les rituels et l’art huichol nous parlent dune vaste étendue parsemée de fleurs, dont la quantité correspondrait à celle des étoiles dans le firmament (tel que proposé par Kindl, 2019). Les contrées de cet espace-temps ou les fleurs de híkuri et les étoiles trouvent des correspondances magiques, sont ainsi peuplées d’une diversité de formes de vie naturelles (plantes, animaux, humains, pierres, minéraux) et par-delà (ou en deçà) le naturel, soit les êtres ancestraux et stellaires qui s’y matérialisent par le biais des boutons de híkuri, qui semblent condenser en eux-mêmes le portulan pour entreprendre des sentiers de transhumance dans cette matrice lumineuse, écologie diverse en multiples mo(n)des de manifestation. Mo(n)des qui excèdent aussi toute vision linéaire du temps et qui rejoignent, dans le híkuri, le présent avec les temps de la création céleste. Ici, le plus-que-végétal cosmogonique reflète parfaitement les propos d’Emanuele Coccia à propos des plantes, incarnant « de façon exemplaire une structure métaphysique fondamentale » (Coccia 2020;108).

De ce fait, l’autel-jardin où le Cerf s’est frayé un chemin dessinant de ses traces constellations d’astres et regroupements de boutons verts, c’est, pour le peuple wixárica, bien plus que l’endroit où le soleil a été créé (Genet Guzmán 2017; 99).  Le monde actuel aussi y a eu sa genèse: les premiers témoins de la création du soleil ont été deux cerfs-mara’akate qui ont marqué depuis l’ouest le trajet pour les futures pérégrinations wixárica jusqu’à Wirikuta. L’une des deux créatures (Wiriwii) a été sacrifiée pour former avec ses restes le monde, d’où le nom Wirikuta, « lieu où Wiriwii fut capturée et sacrifiée » (Kindl 2019).

Déjà, l’île-désert ou l’île-tonal close se déterritorialise et efface ses contours dans le temps et l’espace à travers cet éclatement de vie primordiale du jardin-Wirikuta mythique. Ce plasma germinatif de vie, rassemblé dans la puissance végétale du híkuri, fait fleurir la matrice intrinsèque reliant le tout des mo(n)des, soit le nagual: « car le nagual, lui aussi, est tout. Et c’est le même tout, mais dans des conditions telles que le corps sans organes a remplacé l’organisme, l’expérimentation a remplacé toute interprétation dont elle n’a plus besoin » (Deleuze et Guattari 1980; 200). Ainsi, la texture succulente de cette « chair d’ancêtres » végétale qui permet autant la rare révélation d’une mémoire que le devenir-cerf ou le devenir-chasseur de paléo-traces lumineuses, fait territoire et devient en elle-même la déterritorialisation de l’île-tonal: « les devenirs, devenirs-animaux, devenirs-moléculaires, remplacent l’histoire, individuelle ou générale » (Ibid.; 201).

***

Je suivis les traces du Cerf dans le désert-jardin pendant quatre jours et nuits. À part ma navigation dans l’entre-deux des mondes (tonal et nagual), je ne vis quune petite famille Huichol descendre dune camionnette au loin lors d’un après-midi silencieux et sans vent, qui s’avéra être le jour de la Vírgen de Guadalupe. Pour le reste, je trouvai leurs indices: des cercles et des spirales faits avec des pierres, des losanges en fils de couleurs accrochés aux arbres de mezquite, et quelques traces d’offrandes, ici et là. Le scénario de chasse fut assez dépeuplé d’autres présences humaines. À l’aube du dernier jour de séjour dans le désert-jardin, le soleil se leva sur les montagnes givrées de la Sierra de Catorce. Doña Dolores devait aller au village le plus proche et l’un de ses fils arriva sur une vieille Toyota pour la ramasser. Je profitai de l’occasion pour partir. Trois heures après, je frappai à la porte de la maison à Lalo à Matehuala, afin de lui faire part de la semblance de mes transfigurations à la limite même de l’humain et du langage.

Matrice wixárica en pierres en proximité du Tanque Valentín. Daniel A. Restrepo H.

RÉFÉRENCES:

Basset, Vincent. 2018. “‘Montes Sagradosy Cultos Neochamánicos.” TRACE (Mexico City, Mexico) 62.

———— 2011. Du tourisme au néochamanisme. Exemple de la réserve naturelle sacrée de Wirikuta au Mexique, LHarmattan, París, 320 pp.

Berliner, David. 2010. « Perdre Lesprit Du Lieu: Les Politiques de lUnesco à Luang Prabang (rdp Lao)» Terrain (Paris, 1983) 55: 90–105.

Castaneda, Carlos. 1976. Histoires de pouvoir. Collection Témoins/Gallimard.

Coccia, Emanuele. 2020. « La naissance de l’intelligence: le « moi » des plantes ». Dans L’intelligence des plantes en question. Hermann Éditeurs. p. 105-118.

Deleuze, Gilles. 1993. Critique et clinique. Paris: Éditions de Minuit.

Deleuze, Gilles et Félix Guattari. 1980. Mille plateaux. Paris : Minuit.

Genet Guzmán, Mauricio. 2017. « Interculturalidad en torno al uso del peyote Un patrimonio biocultural en condición de ilegalidad » Alteridades, 27 (53).

Guzmán Chávez, Eduardo. 2015. Trece por cuatro, poemas para recuperar la salud en un dos por tres. México DF: ediciones Sin Fin.

Kindl, Olivia. 2019. « Effets de présence et figurations rituelles dans le « désert magique » de Wirikuta. Kauyumari ou le Cerf Bleu, entre les rituels, lart et la vie », Trace, 76 | 2019, 130-166.

————— 2014.Le corps et la corde.” Ateliers danthropologie. Ateliers du LESC: n. 40.

Lavoie, S. M. 2015. « Film Review: Huicholes: The last peyote guardians ». AlterNative: An International Journal of Indigenous Peoples, 11(2), 205–207.

Motta, Marco. 2019. Ordinary Realism: A Difficulty for Anthropology.” Anthropological Theory 19.3 (2019): 341–361.

Myerhoff, B. 1974. Peyote hunt: The sacred journey of the Huichol Indians. Ithaca, NY: Cornell University Press.

Ramírez, Anaid Paola Velasco et al. 2019. Indigenous Perspectives on Sacred Natural Sites, 2019, p.155-166.

Schaefer, S. 2002. To think with a good heart: Wixárika women, weavers, and shamans. Salt Lake City, UT: University of Utah Press.